Les frères Coen

14 mai 2015

en collaboration avec Arte

Présidents à quatre mains du jury du Festival de Cannes 2015 (une première dans l’histoire du festival), Joel et Ethan Coen forment le duo de réalisateurs le plus célèbre du cinéma contemporain. Leur monde, obsessionnel et protéiforme, irrigué par une relecture des grands genres hollywoodiens, puise ses racines dans les univers les plus variés allant du roman noir des années vingt à la musique psychédélique des années Peace and love, en passant par la philosophie de Ludwig Wittgenstein. Une exploration s’impose...

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En Physique

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En Physique
  • Barton Fink

    Joel et Ethan Coen - Video - 1991
    Barton Fink est, pour les frères Coen, le film de la consécration. En effet, cette fable absurde et kafkaïenne, qui tourne autour de l’aventure intérieure d’un écrivain sérieux, exilé dans les années 1940, à Hollywood, obtient, sous l’impérieuse impulsion de Roman Polanski, président du jury, trois prix au Festival de Cannes 1991, parmi lesquels la Palme d’or et un prix d’interprétation pour John Turturro. Le quatrième long-métrage des Coen, drôle et cauchemardesque, flirte avec le fantastique et s’inspire de la figure de l’écrivain Clifford Odets tandis que les ombres de Faulkner et Fitzgerald rôdent quelque part dans les couloirs, séducteurs et hostiles, des grands studios hollywoodiens.
  • True Grit

    Henry Hathaway - Video - 1969
    Western picaresque et tardif réalisé en 1969 par le vétéran Henry Hathaway et pour lequel John Wayne obtint l’unique Oscar de sa longue carrière, True Grit (en français, 100 Dollars pour un Shérif) est la première adaptation du roman éponyme de Charles Portis. Quarante et un ans plus tard, les frères Coen reviennent sur les mêmes terres pour leur seul western mais le tandem a notamment la volonté de revenir à la matière initiale du roman et opte pour un plus grand réalisme que leur aîné Henry Hathaway, tandis que Jeff Bridges reprend, à sa façon plus distanciée, le rôle du shérif incarné par John Wayne. Malgré tout, la première version, pleine d’humour, mérite largement le détour.
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    Les Voyages de Sullivan

    Preston Sturges - Video - 1941
    Avec le film noir, la comédie américaine, et ses classiques signés Capra, Hawks ou Cukor, est une des grandes références du cinéma des frères Coen, tout particulièrement dans Le Grand Saut, voire dans Intolérable Cruauté ou Burn after Reading. Parmi cette cohorte de mentors célèbres, il ne faudrait pas oublier le singulier Preston Sturges, auteur à part entière, dans les années 1940, d’une poignée de comédies raffinées régulièrement redécouvertes. La preuve : O Brother Where Art Thou est bien le titre d’un film des frères Coen, mais également celui du film social et réaliste que veut réaliser, pendant la dépression, le cinéaste des Voyages de Sullivan, le personnage principal de la plus célèbre des œuvres de Preston Sturges. Ce qui s’appelle un hommage !
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    La Moisson Rouge

    Dashiell Hammett - Livre - 1929
    Dashiell Hammett, Raymond Chandler ou James Cain, trois grands du roman noir, sont des figures centrales du panthéon des frères Coen. Dans Miller’s Crossing, leur magnifique et trop méconnu troisième long-métrage, les frères s’inspirent directement des deux plus beaux romans de Hammett, La Clé de Verre et, surtout, La Moisson Rouge, notamment pour ce mélange d’onirisme et de réalisme propre aux chefs-d’œuvre de l’auteur du Faucon Maltais. À noter que le titre du premier long-métrage des Coen, Blood Simple, est extrait d’une phrase de La Moisson Rouge.
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    Le MoMA à Paris
    1000 = 30
    Le Polar selon Dennis Lehane
  • The Big Lebowski

    Joel et Ethan Coen - 1998
    Parmi les films des frères Coen, The Big Lebowski, sorti en 1998, est sans doute le plus culte. La faute à cette brochette de Californiens attardés et souvent atterrants, tous plus hauts en couleur les uns que les autres, incarnés par une poignée d’acteurs géniaux et hilarants tels que Jeff Bridges, John Goodman, Steve Buscemi, John Turturro... Les scènes de bowling y sont notamment à hurler de rire... Lointainement inspiré par Chandler, The Big Lebowski peut être également vu comme le chaînon manquant entre Le Privé de Robert Altman et le récent Inherent Vice de Paul Thomas Anderson, trois films qui forment entre eux une idéale et imaginaire trilogie de Los Angeles.
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    Un Plan Simple

    Sam Raimi - 1998
    Ami de longue date des frères Coen – ils ont notamment co-écrit le scénario de son deuxième long-métrage, Mort sur le Grill – Sam Raimi a suivi une trajectoire assez différente de ses camarades de jeu, notamment dans les années 2000, quand il réalise la trilogie des Spiderman en plein cœur d’Hollywood. Juste avant, en 1998 très précisément, Raimi avait pourtant signé son film le plus proche de l’univers des Coen, Un Plan Simple, véritable relecture de Fargo, réalisé deux ans auparavant par ses amis. On y retrouve notamment la même ambiance hivernale, neigeuse et poisseuse, et une manière similaire de traiter une histoire noire et absurde comme un cauchemar drolatique et angoissant.
  • L.A. Confidential

    James Ellroy - Livre - Rivage Noir - 1990
    A priori, les rapprochements entre l’univers d’Ellroy et celui des frères Coen ne relèvent pas de l’évidence, hormis un rapport certain à Los Angeles. Pourtant, les liens sont en train de se resserrer entre les deux mondes, puisque le couple de cinéastes s’inspire, pour son prochain film Hail Cesar !, d’un personnage très cher à Ellroy, Fred Otash, flic et pourvoyeur numéro un, dans les années 40-50, de ragots sur Hollywood pour les tabloïds. Personnage principal du court récit Extorsion, Fred Otash est surtout l’homme qui a fourni la matière du célèbre roman d’Ellroy, L.A. Confidential. Et si Hail Cesar !, situé dans le Hollywood des années 1950, était une relecture directe du roman d’Ellroy par les frères Coen ? À vérifier dans les prochains mois...
  • Manhattan Folk Story

    Dave Van Ronk, Elijah Wald - Livre - 2013
    Dave Van Ronk est un personnage trop méconnu du Greenwich Village folk du début des années 1960. Lié aux débuts de Dylan, Van Ronk est la figure souterraine, puriste et mélancolique qui a inspiré le personnage principal d’Inside Llewyn Davis, l’un des films les plus attachants des frères Coen. Dave Van Ronk est mort en 2002 en pleine écriture de son autobiographie, Manhattan Folk Story, achevée par son ami Elijah Wald. Un document passionnant qui fait, comme le film des frères Coen mais sur un versant forcément plus documentaire, revivre l’ambiance effervescente de cette fameuse scène folk naissante où l’on pouvait croiser Dylan, Joan Baez, ou Simon and Garfunkel avant qu’ils ne deviennent des stars...
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    Greenwich Village
  • Surrealistic Pillow

    Jefferson Airplane - 1967
    Surrealistic Pillow est l’album le plus célèbre de Jefferson Airplane et, assurément, un des symboles du psychédélisme californien, période Summer of Love. Il se trouve que ce fameux disque joue un rôle inattendu et néanmoins fondamental dans A Serious Man, un des films les plus personnels des frères Coen. Il n’y a sans doute que les Coen qui pouvaient se permettre de mêler l’album-clé du groupe de Grace Slick, Jorma Kaukonen, Marty Balin et autres Paul Kantner à l’univers des rabbins, du Talmud et de la Torah. Comme un souvenir d’adolescence transcendé par l’humour juif des deux frères. Effet garanti !
  • J’ai tué Phil Shapiro

    Ethan Coen - Livre - 1998
    Les livres et les écrivains peuplent le cinéma et l’esprit des frères Coen. Il n’est donc pas surprenant qu’Ethan Coen se soit lancé dans l’aventure littéraire avec J’ai tué Phil Shapiro, recueil de quatorze nouvelles à la tonalité plutôt autobiographique, paru à la fin des années 1990, qui fait revivre des personnages, le plus souvent juifs, égarés dans l’Amérique profonde. Le lien avec le cinéma des Coen se fait naturellement à travers cette série de losers absurdes décrits avec un humour ravageur et tendre.
  • De la Certitude

    Ludwig Wittgenstein - Gallimard - 1950
    La présence de Wittgenstein auprès des frères Coen peut sembler étrange. Pourtant, c’est bien sur le philosophe viennois, exilé à Cambridge, qu'Ethan Coen soutiendra, à l’université de Princeton en 1979, une thèse intitulée « Deux visions de la philosophie tardive de Wittgenstein ». Et de fait, il est probable que les paradoxes du philosophe sur le sens et le non-sens, le langage ou la logique ont pu nourrir souterrainement les films des deux frères. On pourra s’en rendre compte plus particulièrement en lisant De la Certitude, ouvrage posthume et tardif à base d’aphorismes où Wittgenstein propose notamment une vertigineuse réflexion sur le doute. Où l’on verra que le sens de l’absurde du philosophe et des cinéastes est moins éloigné qu’on pourrait le croire...

Barton Fink
Joel et Ethan Coen

True Grit
Henry Hathaway

Les Voyages de Sullivan
Preston Sturges

La Moisson Rouge
Dashiell Hammett

The Big Lebowski
Joel et Ethan Coen

Un Plan Simple
Sam Raimi

L.A. Confidential
James Ellroy

Manhattan Folk Story
Dave Van Ronk, Elijah Wald

Surrealistic Pillow
Jefferson Airplane

J’ai tué Phil Shapiro
Ethan Coen

De la Certitude
Ludwig Wittgenstein

Dans cette sélection

  • Joel et Ethan Coen | Barton Fink
  • Henry Hathaway | True Grit
  • Preston Sturges | Les Voyages de Sullivan
  • Dashiell Hammett | La Moisson Rouge
  • Joel et Ethan Coen | The Big Lebowski
  • Sam Raimi | Un Plan Simple
  • James Ellroy | L.A. Confidential
  • Dave Van Ronk, Elijah Wald | Manhattan Folk Story
  • Jefferson Airplane | Surrealistic Pillow
  • Ethan Coen | J’ai tué Phil Shapiro
  • Ludwig Wittgenstein | De la Certitude

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