Les 300 ans de l’Opéra-Comique

en collaboration avec Arte

C'est un décret royal de 1714 qui signe la naissance de l'Opéra-Comique : Louis XIV autorise la troupe de la Foire Saint-Germain à avoir son propre théâtre, à la condition d'intercaler des dialogues parlés dans les œuvres chantées - une manière de ne pas concurrencer la Comédie-Française et l'Opéra. Après quelques années difficiles, l'arrivée dans la troupe de Charles-Simon Favart, auteur de pièces de théâtre et de livrets d'opéra, marque le début d'un succès retentissant, qui fera bien des jaloux. C'est en son honneur que sera baptisée la nouvelle salle de la troupe, devenue entretemps Théâtre italien. Signée de l'architecte Jean-François Heurtier, elle est inaugurée le 28 avril 1783 en présence de la reine Marie-Antoinette. Deux incendies et deux reconstructions plus tard, l'Opéra-Comique est un magnifique spécimen de théâtre à l'italienne d'un peu plus de 1100 places, sis dans le 2e arrondissement de Paris.

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    Carmen

    Georges Bizet - Audio - 1875
    C'est l'opéra le plus joué au monde. Et l'un des plus tragiques. Pourtant, il relève indubitablement de « l'opéra-comique », et sera créé Salle Favart le 3 mars 1875. Son livret est signé d'Henri Meilhac et Ludovic Halévy, l'un des duos les plus prolixes et heureux de l'opéra-comique et de l'opérette français (on leur doit les plus grandes pages d'Offenbach). C'est Bizet lui-même qui propose l'adaptation de la nouvelle de Mérimée. Pour la petite histoire, Bizet n'avait jusqu'alors connu qu'un succès d'estime - et Carmen ne changera pas véritablement la donne. Le compositeur ne saura toutefois rien de l'immense triomphe de son chef-d'œuvre, puisqu'il meurt 3 mois exactement après sa création.
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    Maria by Callas
    300 Jahre Pariser Opéra Comique (DE)
  • Le Bachelier

    Jules Vallès - Livre - 1881
    Haut lieu de l'histoire de la musique, l'Opéra-Comique a également laissé sa trace dans l'histoire tout court. Il a en effet donné son nom à un complot républicain contre Napoléon III en 1853. Ce complot de l'Opéra-Comique tournera court : les conspirateurs seront arrêtés, et condamnés, pour certains à de très lourdes peines. Parmi eux, on trouve l'écrivain Jules Vallès qui purgera sa peine à la prison de Mazas. Il relate les faits, sous une forme romancée, dans Le Bachelier, deuxième volet de son triptyque plus ou moins autobiographique...
  • Lettre sur la musique française

    Jean-Jacques Rousseau - 1781
    On le sait peut, mais Jean-Jacques Rousseau était aussi compositeur ! Du moins le prétendait-il - mais son talent n'était pas à la hauteur de ses prétentions. En plus de quelques partitions médiocres, sa principale contribution à l'histoire de la musique est son essai Lettre sur la musique française. Celui-ci s'inscrit alors dans l'une de ces querelles dont le microcosme musical français a le secret : la querelle des Bouffons. Au cœur du débat : faut-il, oui ou non, italianiser la musique française, la musique italienne étant réputée soi-disant moins cérébrale, plus sensuelle et plus accessible ? Face aux partisans du style français se dressent les « bouffons », dont fait partie Rousseau, c'est-à-dire les partisans de l'Opéra italien. Celui-ci se divise en effet en Opera Seria et Opera Bouffa : quand le premier alterne arias et récits accompagnés, le second est une succession d'airs chantés et de textes dits - c'est-à-dire l'équivalent de notre opéra comique... Cette Lettre sur la musique française est une curiosité : en plus de nous replonger dans ce débat manifestement stérile, elle nous révèle le philosophe sous un jour peu glorieux : revanchard (notamment contre Jean-Philippe Rameau) et de mauvaise foi.
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    L'Opéra de quat'sous

    Bertolt Brecht, Kurt Weill - Audio - 1999
    Plongez l'opéra-comique dans le monde de la nuit, il devient cabaret, et donne lieu, là encore, à de merveilleux chefs-d'œuvre. Citons parmi d'autres L'Opéra de quat'sous, sommet de la collaboration des deux génies berlinois Bertolt Brecht et Kurt Weill. Dans les bas-fonds de Londres, on suit les pérégrinations de toute une constellation de mendiants et de voyous, de prostituées et de maquereaux, de chefs de gang et de policiers corrompus. Un numéro est aujourd'hui familier de tous : La Complainte de Mackie, devenu standard de jazz, repris par Louis Armstrong, Ella Fitzgerald, Bobby Darin, Frank Sinatra et bien d'autres...
  • Les Contes d'Hoffmann

    Jacques Offenbach - 1851
    Dans le catalogue d'œuvres de Jacques Offenbach, Les Contes d'Hoffmann occupent une place à part. Par son ton, d'abord, bien loin de la légèreté de l'opérette : il s'inspire des contes fantastiques du romantique allemand Ernst Theodor Amadeus Hoffmann. Par son sujet ensuite : la longue quête d'un poète à la recherche de lui-même et de son art. Et, enfin, parce que Offenbach ne l'entendra jamais : il n'en voit que quelques répétitions chant-piano et meurt le 5 octobre 1880, alors qu'il n'a orchestré que le prologue et le premier acte. Pour la création, Salle Favart, le 10 février 1881, c'est Ernest Guiraud qui se charge d'en achever l'orchestration. C'était déjà lui qui l'avait fait pour Carmen. Autre point commun avec le chef-d'œuvre de Bizet : Les Contes d'Hoffmann est l'un des opéras les plus représentés dans le monde.
  • L'Ingénu

    Voltaire - Livre - 1767
    L'Ingénu, c'est l'équivalent voltairien des Lettres Persanes : un indien Huron visite la France et considère sa société et ses mœurs avec candeur et naïveté. Confronté à l'ignorance et à la stupidité des divers pouvoirs qui se dressent sur sa route, il connaît toutefois l'amour dans les bras de Mademoiselle de Saint Yves. Publié en 1767, le conte philosophique inspire, dès l'année suivante, un opéra-comique signé du compositeur André-Ernest-Modeste Grétry, sur un livret de Jean-François Marmontel : Le Huron. Grétry est l'un des grands contributeurs au genre de l'opéra-comique. Ce n'est pas un hasard si c'est aux accents de sa musique que fut inaugurée, le 28 avril 1783, la Salle Favart - et s'il a sa rue à proximité.
  • Les Boulingrin

    Georges Courteline - 1898
    Après le règne controversé de Jérôme Savary sur l'Opéra Comique, c'est Jérôme Deschamps qui en prend la direction. D'emblée, il aspire à rendre la maison à sa vocation première : la création opératique. Parmi les ouvrages suscités, on compte déjà des chefs-d'œuvre, comme la légende musicale du Re Orso de Marco Stroppa, et des curiosités truculentes comme la tragédie barbare Cachafaz d'Oscar Strasnoy, d'après Copi. Les Boulingrin d'Aperghis trouvent à Favart l'écrin parfait : reprenant, mot pour mot, une pièce de Courteline, le compositeur grec et Parisien d'adoption compose un opéra-comique, au sens propre mais non au figuré (on n'y entend aucun dialogue parlé).
  • Pelléas et Mélisande

    Claude Debussy - Audio - 1902
    Symboliste : c'est ainsi que Claude Debussy décrivait, au début du XXe siècle, son style musical - quand d'autres voulaient à tout prix le qualifier d'impressionniste. Symboliste parce que Mallarmé, parce que Poe, parce que Baudelaire. Mais aussi parce que Maeterlinck. En 1893, Debussy découvre Pelléas et Mélisande de Maurice Maeterlinck, et se rapproche tout de suite de l'auteur pour obtenir l'autorisation de la mettre en musique. Il compose l'essentiel de son opéra en quatre ans, puis travaille à l'orchestration. Face à la wagnérite aiguë qui touche la scène musicale européenne, Debussy trouve là une autre voix pour l'opéra français. La première a lieu le 30 avril 1902. A l'Opéra-Comique, bien entendu.
  • L'Enfant et les Sortilèges

    Maurice Ravel, Colette - Audio -
    Ravel n'avait pas d'enfant. Colette n'en a eu qu'un et les supportaient difficilement. À eux deux, ils donnent pourtant naissance à l'un des opéras pour enfants les plus beaux et les plus réussis. Dans L'Enfant et les Sortilèges, les meubles et objets d'une maisonnée, martyrisés par l'enfant turbulent de la famille, décident de se venger. Après quelques séquences fantastiques et angoissantes, tout se terminera dans la chaleur de l'amour maternel. C'est Jacques Rouché, grand mécène et directeur de l'Opéra de Paris qui leur suggère d'unir leurs efforts. Colette rédige un livret en une grosse semaine. Puis la première guerre mondiale éclate, et le travail, pour Ravel, s'avérera plus difficile. Après une longue pause due au conflit et autres soucis plus personnels, il s'y remet en 1919, mais ne bouclera la partition qu'en 1925. Créé d'abord à Monte-Carlo, c'est la Salle Favart qui en accueille la première française.
  • Les Années d'apprentissage de Wilhelm Meister Goethe

    Goethe - 1795
    Après le succès de leur opéra Faust, avec Charles Gounod, les librettistes Jules Barbier et Michel Carré s'attaquent à un autre chef-d'œuvre du père du romantisme : Les Années d'apprentissage de Wilhelm Meister. Ce sera Mignon, opéra-comique sur une musique d'Ambroise Thomas. L'œuvre connaît un destin doublement tragique : d'abord, la mort brutale du héros au dernier tableau, telle qu'imaginée par Goethe, déplaît et l'on doit la changer pour terminer sur une note plus optimiste. Sous cette forme, il deviendra l'un des plus grands succès de l'opéra-comique. Ensuite, c'est au cours d'une représentation de Mignon, le 25 mai 1887, qu'un incendie ravagea pour la seconde fois la Salle Favart.
  • Les Mystères d'Isis

    Wolfgang Amadeus Mozart -
    J'entends d'ici les opéraphiles : « Quoi ? Les Mystères d'Isis ? Un opéra de Mozart que je ne connaîtrais pas ? » Oui et non : en réalité, Les Mystères d'Isis, c'est plus ou moins une version réduite, traduite, revue et corrigée de La Flûte Enchantée, par le librettiste Étienne Morel de Chédeville et le compositeur Ludwig Wenzel Lachnith. C'est d'ailleurs sous cette forme recomposée, dans la Salle Favart, que le public parisien découvre, en 1801, le chef-d'œuvre mozartien. Le succès est au rendez-vous : ces Mystères d'Isis tiendront l'affiche pendant près de trente ans, avec plus de 130 représentation jusqu'en 1827. Ce n'est pas cependant sans faire grimacer certains, à commencer par Berlioz qui écrira dans son autobiographie toute son amertume face à ce qu'il considérait comme un crime de lèse-majesté...
  • Atys

    Jean-Baptiste Lully, William Christie - 1987
    En janvier 1987, William Christie et ses Arts Florissants créent l'événement à la Salle Favart avec la recréation d'Atys, tragédie lyrique de Jean-Baptiste Lully. Surnommé « Opéra du Roi » dès sa création en 1676, l'œuvre est un choc pour le public parisien moderne, qui redécouvre là tout un pan méconnu du patrimoine musical : la musique baroque. Depuis, l'Opéra-Comique est l'un des fers de lance du renouveau de la musique ancienne. N'ayant pas d'ensemble orchestral dédié, la liberté de programmation de l'institution est grande pour inviter les plus prestigieuses phalanges baroques, accompagnées de metteurs en scène d'exception.
  • Les Mamelles de Tirésias

    Darius Milhaud - 1947
    Les Mamelles de Tirésias viennent illustrer le piquant et le truculent que pouvait accueillir l'Opéra-Comique. Reprenant la pièce homonyme de Guillaume Apollinaire, Darius Milhaud nous livre une œuvre folle et déjantée avec des hermaphrodites, des seins qui volent et des hommes qui mettent au monde des milliers de bébés en une portée. Un joyeux délire.
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    The Rocky Horror Picture Show

    Jim Sharman - Video - 1975
    Divertissant, grand public, hautement parodique et comprenant des numéros chantés, le film The Rocky Horror Picture Show a tout d'un opéra-comique des temps modernes - il est d'ailleurs l'adaptation d'une comédie musicale. Précurseur des « Midnight Movies », The Rocky Horror Picture Show est un joyeux mélange des genres (et le terme est faible) : horreur, fantastique, science-fiction, comédie musicale, légèrement érotique. Si le film ne rencontre pas tout de suite le succès, son atypisme déjanté séduit un public toujours plus large, c'est aujourd'hui un film culte qui détient le record de longévité à l'écran : il n'a jamais quitté l'affiche depuis sa première projection, voilà 39 ans ! Au Studio Galande, le petit cinéma du Quartier Latin qui le programme tous les vendredis et samedis soir depuis sa sortie, chaque séance est une fête déjantée, qui attire chaque année de nouvelles générations d'étudiants.
  • La Veuve joyeuse

    Ernst Lubitsch - 1929
    D'après le compositeur Camille Saint-Saëns, l'opérette est « une fille de l'opéra-comique ayant mal tourné, mais les filles qui tournent mal ne sont pas toujours sans agrément ». La Veuve joyeuse est un bijou de l'opérette. S'inspirant d'une pièce d'Henri Meilhac (grand librettiste d'opérettes et d'opéras comiques), l'autrichien Franz Lehar reprend toutes les recettes du grand Offenbach et sa légèreté pétillante a tant séduit le réalisateur Ernst Lubitsch qu'il semble que toute son œuvre cinématographique en soit empreinte. Il s'est même risqué à l'adapter à l'écran : un chef-d'œuvre du septième art, avec un Maurice Chevalier au sommet de sa forme.

Carmen
Georges Bizet

Le Bachelier
Jules Vallès

Lettre sur la musique française
Jean-Jacques Rousseau

L'Opéra de quat'sous
Bertolt Brecht, Kurt Weill

Les Contes d'Hoffmann
Jacques Offenbach

L'Ingénu
Voltaire

Les Boulingrin
Georges Courteline

Pelléas et Mélisande
Claude Debussy

L'Enfant et les Sortilèges
Maurice Ravel, Colette

Les Années d'apprentissage de Wilhelm Meister Goethe
Goethe

Les Mystères d'Isis
Wolfgang Amadeus Mozart

Atys
Jean-Baptiste Lully, William Christie

Les Mamelles de Tirésias
Darius Milhaud

The Rocky Horror Picture Show
Jim Sharman

La Veuve joyeuse
Ernst Lubitsch

Dans cette sélection

  • Georges Bizet | Carmen
  • Jules Vallès | Le Bachelier
  • Jean-Jacques Rousseau | Lettre sur la musique française
  • Bertolt Brecht, Kurt Weill | L’Opéra de quat’sous
  • Jacques Offenbach | Les Contes d’Hoffmann
  • Voltaire | L’Ingénu
  • Georges Courteline | Les Boulingrin
  • Claude Debussy | Pelléas et Mélisande
  • Maurice Ravel, Colette | L’Enfant et les Sortilèges
  • Goethe | Les Années d’apprentissage de Wilhelm Meister Goethe
  • Wolfgang Amadeus Mozart | Les Mystères d’Isis
  • Jean-Baptiste Lully, William Christie | Atys
  • Darius Milhaud | Les Mamelles de Tirésias
  • Jim Sharman | The Rocky Horror Picture Show
  • Ernst Lubitsch | La Veuve joyeuse

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