Un Privé à la cambrousse t.1

Bruno Heitz - 2011

Je suis fan des BD de Bruno Heitz, tout particulièrement des aventures de son personnage Hubert, commerçant ambulant qui circule dans un tube Citroën, et qui, de sa position, raconte la France rurale des années soixante. Ça paraît très doux, naïf, aux angles émoussés, alors qu’en fait c’est très violent, cruel. Si j’aime tant cette série, c’est qu’elle me rappelle cette France de mon enfance, et notamment celle de mes grands-parents où je passais mes vacances, dans le Limousin, où tout était dans le non-dit, dans la façon de cajoler les clients, mais où, en réalité, les gens se détestaient. Ils se reprochaient notamment des choses qui remontaient à la guerre. C’est cette France que raconte Bruno Heitz. Elle paraît idyllique, mais sous le couvert, elle est truffée d’histoires de mœurs, en apparence innocentes, mais qui ne sont jamais racontées. C’est un exercice de style assez redoutable dans la BD parce que là, il ne se passe pas grand chose de spectaculaire, et tout est ouvert à l’interprétation.