Maurice Ravel – Boléro

8 mars 2024

« Je n’ai jamais éprouvé le besoin de formuler, soit pour autrui soit pour moi-même, les principes de mon esthétique. Si j’étais tenu de le faire, je demanderais la permission de reprendre à mon compte les simples déclarations que Mozart a faites à ce sujet. Il se bornait à dire que la musique peut tout entreprendre, tout oser et tout peindre, pourvu qu’elle charme et reste enfin et toujours la musique. » — Maurice Ravel, Esquisse autobiographique, 1928. Presque cent ans après sa création, et alors que sort le film d’Anne Fontaine Boléro, l’envie nous a pris de cette sélection. Rythmée, mais subjective.

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En Physique

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    Le Boléro

    Maurice Béjart - 1960

    À la fin de 1927, Ravel, qui s'apprête à effectuer une tournée de concerts aux États-Unis, voit son amie et mécène Ida Rubinstein, ancienne égérie des Ballets russes de Diaghilev, lui demander un « ballet de caractère espagnol ». Ravel décrit ainsi la musique qu’il compose : « C’est une danse d’un mouvement très modéré et constamment uniforme, tant par la mélodie que par l’harmonie et le rythme, ce dernier marqué sans cesse par le tambour. Le seul élément de diversité y est apporté par le crescendo orchestral ». Le ballet fût présenté pour la première fois au public le 22 novembre 1928, et si Stravinsky et Diaghilev étaient dans la salle, Ravel, lui, était en tournée en Espagne. Le succès fût immédiat et dure encore. Dans cette vidéo, c'est Amandine Albisson, danseuse étoile de l'Opéra de Paris, qui danse sur la mise en scène de Maurice Béjart créée en 1960.

  • Les Uns et les autres

    Claude Lelouch - Video - Metropolitan vidéo - 1981

    Dans le ballet créé par Maurice Béjart en 1960, une danseuse - la Mélodie - danse sur une table sur la musique de Ravel, entourée par des danseurs, au sol, qui représentent le rythme. Pensée dans un premier temps pour une danseuse, Béjart intervertit les rôles dès 1979 créant ainsi le premier rôle unisexe. Dans le film de Claude Lelouch, c’est Jorge Donn, danseur de la compagnie Ballet du XXe siècle de Maurice Béjart, qui interprète Mélodie.

  • Le Sacre du printemps

    Igor Stravinski, Teodor Currentzis - Audio - SONY CLASSICAL - 1913

    Incontournable chef d'œuvre du répertoire du XXème siècle, Le Sacre du printemps est - comme le Boléro – d’abord la musique d’un ballet. Elle fût commandée à Igor Stravinski par Serge de Diaghilev, le maître des Ballets russes, pour être donnée pour la première fois au Théâtre des Champs Élysées, à Paris, le 29 mai 1913. Si le ballet de la danseuse russe Ida Rubinstein, qui commanda la musique du Boléro à Ravel, fût un succès, celui de Stravinski-Diaghiev fût un énorme scandale, provoqué surtout par la chorégraphie de Nijinski. Par la suite, la musique jouée dans sa forme orchestrale rencontra rapidement le succès et reste, encore aujourd’hui, considérée comme une des musiques les plus importantes du XXème siècle. 

  • Voir la vidéo

    Qui a tué le Boléro

    Fabien Caux-Lahalle - Video - 2016

    Les droits générés par la diffusion du Boléro à travers le monde sont considérables. Près d’une quinzaine de millions de francs par an jusqu’en 1994 ! Ces sommes considérables, des âmes peu scrupuleuses se sont employées à les récupérer à leur profit en utilisant des moyens quelque peu… douteux, allant jusqu’à créer des sociétés dans des paradis fiscaux. Une saga aussi croustillante que navrante. 

  • Boléro - Rapsodie Espagnole - Ma Mère L'Oye - Pavane

    Maurice Ravel Claudio Abbado - Audio - DEUTSCHE GRAMMOPHON - 1985

    À propos du Boléro, Ravel écrit à son éditeur : « Mme Rubinstein me demande un ballet. Ne trouvez-vous pas que ce thème a de l’insistance ? Je m'en vais essayer de le redire un bon nombre de fois sans aucun développement en graduant de mon mieux mon orchestre. » Ainsi est né le célèbre ostinato à la caisse claire, un rythme caractéristique à trois temps d'un boléro, et de celui de Ravel en particulier. 

  • Recomposed

    Carl Craig, Moritz Von Oswald - Audio - Deutsch Grammophon - 2008

    A l’invitation de Deutsch Grammophon, Carl Craig, un des princes de la techno de Détroit, et Moritz Von Oswald (alias Maurizio), percussionniste de formation, ingénieur du son et pièce essentielle de la techno en Allemagne, se sont amusés à déconstruire, puis à reconstruire cette version du Boléro de Ravel à l’origine jouée et enregistrée sous la baguette de Karajan. Leur réinterprétation se déploie en cinq mouvements enchaînés qui respectent le crescendo original, tout en évitant de tomber dans la paraphrase, et sans se contenter de passer les bandes à travers des filtres et des effets. Carl Craig et Moritz von Oswald ont complètement digéré, assimilé l’enregistrement original, au point d’absorber chaque note pour s’approprier l'œuvre dans sa globalité. 

  • Et Maintenant

    Gilbert Bécaud - Audio - EMI - 1961

    S’il existe un grand nombre de reprises (Jeff Beck, Frank Zappa…) ou de citations plus ou moins directes du Boléro, la chanson “ Et Maintenant ”, de Gilbert Bécaud, en est une transposition quasi parfaite. S’il remplace la caisse claire de l’intro par le piano, Bécaud construit, lui aussi, son morceau comme un vaste crescendo orchestral (cordes, timbales), une montée en puissance jusqu’à l’explosion finale des cuivres. C’est sûr, Monsieur 100 000 volts savait y faire.

  • Ravel

    Jean Echenoz - Livre - Minuit - 2006

    Ceci n’est pas une biographie, Echenoz ne s’intéressant absolument pas aux cinquante premières années de la vie de Maurice Ravel. C’est donc au matin de son départ pour les États-Unis, en décembre 1927, qu’on monte dans la voiture du dandy à la taille de jockey. Puis est arrivé le Boléro, mais même le succès phénoménal qui accompagna sa publication ne sembla pas avoir de conséquence sur la vie de cet homme secret, dont on peut croire qu’il s’ennuie, ou que c’est un grand angoissé, et qui s’éteignit à la suite d’une opération du cerveau censée réparer les troubles qu’on associerait aujourd’hui à une maladie dégénérative. Cent vingt pages “d’un simple roman gorgé de vie et de mort, d’inquiétude, de mystère, de fantaisie, d’alarme, d’humanité, de tendresse. De musique enfin.” Le Monde

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    La Folle Journée de Nantes
    Folle journée, folles musiques
  • Ravel

    Vladimir Jankélévitch - Livre - Points - 1972

    « Cette musique, disons qu'elle fut tout de suite lucide et clairement consciente de ses intentions. Lucide, plutôt que précoce : car il ne court sur son compte aucune de ces anecdotes fabuleuses avec lesquelles se fabrique à l'ordinaire l'hagiographie des enfants prodiges ; il n'a pas, comme les nourrissons mythologiques, étranglé deux boas dans son berceau ni composé un concerto à trois ans ; même il fut, somme toute, un assez mauvais élève [...] ». Philosophe, musicien, musicologue, Vladimir Jankélévitch (1903-1985) s’est aussi penché sur les vies de Gabriel Fauré et Debussy. Une référence.

  • Tirez sur le pianiste

    François Truffaut - Video - mk2 - 1960

    On dit que Ravel qu’il n’était pas un pianiste d’exception, au contraire de Charlie Kohler, pianiste à la renommée mondiale, mais dont on fait la connaissance penché sur un piano de bastringue, dans un bar enfumé où deux gangsters font irruption pour s’en prendre à son frère. Dans le même temps, Léna, la serveuse du bar, est amoureuse de Charlie, ce maestro au sombre passé dont la jeune femme va tenter de le soustraire. Oui mais voilà, tout n’est pas si facile…

  • Rhapsody In Blue - Un Américain à Paris

    George Gershwin - Audio - MINUET - 1928

    Lorsque, en 1928, Gershwin rencontre Ravel au cours de la tournée de concerts que ce dernier donne aux États-Unis, il lui demande s'il pourrait lui enseigner la composition. Ravel lui répondit : « Pourquoi seriez-vous un Ravel de seconde classe alors que vous pouvez devenir un Gershwin de première classe ? ». Hasard funeste, ces deux génies de la musique moururent cette même année 1937, à quelques mois d'intervalles, tous les deux d’une opération du cerveau.

  • Hymne au soleil

    Lionel Belmondo ,Stéphane Belmondo - Audio - Discograph - 2003

    Ce disque est le chef-d’œuvre des frères Belmondo, Stéphane à la trompette, Lionel au saxophone. Avec cet album plébiscité par la critique et couronné par trois Victoires du Jazz en 2003, les Belmondo surprenaient leur monde en publiant un disque dans lequel le jazz modal dévoilait une multitude de correspondances avec la musique classique postimpressionniste française. La rencontre d’un quintet de jazz et d’un ensemble de vents classiques, dans lequel les ombres de John Coltrane et Wayne Shorter côtoient les mânes de Ravel, Gabriel Fauré, Lili Boulanger ou Maurice Duruflé.

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    Lumières sur Le Grand Atelier du Midi
    Folle journée, folles musiques

Le Boléro
Maurice Béjart

Les Uns et les autres
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Boléro - Rapsodie Espagnole - Ma Mère L'Oye - Pavane
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