L’heure bleue

Peder Severin Krøyer - jusqu’au 26 septembre 2021

Cette exposition fait signe à celle consacrée à Hammershøi, le maître de la peinture danoise, dont on avait découvert les tableaux silencieux, les intérieurs aux couleurs neutres, les espaces domestiques, structurés de cadres, de seuils, de fenêtres et d’encadrements de portes. Ici, Krøyer célèbre l’heure bleue, ce moment où le jour bascule dans la nuit, cet instant fugace où l’air se colore de bleu, un bleu radiant, profond, magnétique, caractéristique de la lumière scandinave. Dans la sélection de tableaux présentée au musée Marmottan Monet, on retrouve le regard sur la vie quotidienne, les scènes de travail, les portraits de familles, une forme de simplicité. Ce que j’aime également dans le travail de Krøyer c’est son rapport à la photographie. De la même manière que le jour et la nuit se fondent dans une seule lumière, chez Krøyer la photographie et la peinture se fondent et se ressaisissent en permanence l’une  l’autre. Ainsi, certaines toiles sont peintes d’après photographies, tandis que photographies en noir et blanc, au cyanotype, se retrouvent couvertes d’un filtre bleu. Cette lumière bleue, c’est une heure calme, une heure où l’on pourrait parler à voix basse, où l’on médite, où l’on se souvient.