Willow Weep For Me

Billie Holiday - 1955

J’ai découvert Billie Holiday adolescente quand je vivais au Cambodge, enfermée dans ma chambre où je fumais comme une locomotive. Je ne sais pas comment j’ai découvert le jazz puisque mes parents n’avaient aucun lien avec cette musique, je ne sais donc pas comment Billie Holiday est tombée dans ma chambre enfumée mais ça a été un coup de foudre magistral. J’étais une boite de nuit de Harlem à moi toute seule, c’était vraiment merveilleux ! Je ne comprenais pas les paroles, mais intuitivement je ne m’en écartais pourtant pas. C’est une très jolie chanson sur un saule pleureur qui est chargé à la fois de couvrir, d’ensevelir et de réconforter celle qui n’a plus besoin de pleurer puisque le saule le fait pour elle. Chaque fois que j’entends ce morceau, je retrouve l’état initial, mélange de mélancolie, de chagrin et de grâce.