Lettre sur la musique française
Jean-Jacques Rousseau - 1781
On le sait peut, mais Jean-Jacques Rousseau était aussi compositeur ! Du moins le prétendait-il - mais son talent n'était pas à la hauteur de ses prétentions. En plus de quelques partitions médiocres, sa principale contribution à l'histoire de la musique est son essai Lettre sur la musique française. Celui-ci s'inscrit alors dans l'une de ces querelles dont le microcosme musical français a le secret : la querelle des Bouffons.
Au cœur du débat : faut-il, oui ou non, italianiser la musique française, la musique italienne étant réputée soi-disant moins cérébrale, plus sensuelle et plus accessible ? Face aux partisans du style français se dressent les « bouffons », dont fait partie Rousseau, c'est-à-dire les partisans de l'Opéra italien. Celui-ci se divise en effet en Opera Seria et Opera Bouffa : quand le premier alterne arias et récits accompagnés, le second est une succession d'airs chantés et de textes dits - c'est-à-dire l'équivalent de notre opéra comique...
Cette Lettre sur la musique française est une curiosité : en plus de nous replonger dans ce débat manifestement stérile, elle nous révèle le philosophe sous un jour peu glorieux : revanchard (notamment contre Jean-Philippe Rameau) et de mauvaise foi.
