Le Sacre du Printemps
Quand j’ai été en âge de m’acheter mes propres disques, je me suis construit un goût en m’appropriant des musiciens qui devenaient les miens. Très vite, ça a été la musique soul, la funk, James Brown, Prince... J’ai été un fou de rap et j’écoute toujours le premier album de De La Soul 3 Feet High and Rising que j’ai acheté en vinyle à sa sortie. C’était la première fois qu’on samplait de la musique qui n’était pas du rythm n’ blues ou de la soul, mais du rock, de la pop, du jazz. C’est un disque qui a plus de trente ans et qui est toujours aussi moderne. C’est un disque d’avant-garde, malheureusement introuvable sur les plateformes de streaming à cause de problèmes de droits sur les samples. C’est une aventure sonore, et un disque qui s’écoute comme un film. Il a eu une influence très importante sur Nova fait son Cinéma. Celui-là et le Batman de Prince. La musique c’est l’explication de tout, c’est un art qui dépasse l’idéologie, qui nous emmène dans un monde où les choses ne sont plus formulables, ou réductibles à des points de vue binaires. Je pense que mon plus grand choc musical reste Le Sacre du Printemps, dans la version dirigée par Pierre Boulez avec l’orchestre de Cleveland. Quelque chose de très important dans l’histoire des formes commence avec Le Sacre, et on en vit encore aujourd’hui les effets.
