Le Déshonneur des poètes
Benjamin Péret - 1945
Un texte court et percutant écrit en 1945 qui rappelle que « la signification originelle de la poésie est d’être le véritable souffle de l’homme » avant de critiquer violemment le recueil L’Honneur des poètes, paru clandestinement pendant l’occupation nazie, dans lequel on trouve le célèbre « j’écris ton nom » d’Éluard, que Péret n’épargne pas, car selon lui « pas un de ses poèmes ne dépasse le niveau lyrique de publicité pharmaceutique ». Il reproche à tous les auteurs de la brochure de faire la même erreur qu’Apollinaire en considérant la guerre comme un sujet poétique. Péret avait écrit en 1928 Les Rouilles encagées, qui fut interdit pendant un demi-siècle et enfin autorisé en 1975. « Qu’est-ce qui me chatouille le plus agréablement la queue ? Une plume, une feuille morte, un cocher de fiacre ou une faiseuse d’anges ? se demandait le vicomte Branleur des Couilles-Molles. » Voilà un QCM surréaliste !