Le Boucher
Je pense au Chabrol de la période qui va de la moitié des années soixante aux années soixante-dix, période formidablement prolifique et pendant laquelle son talent déborde. C’est la période de la Femme infidèle, Que la bête meure, le Boucher… et où on se rend compte que par rapport aux autres réalisateurs de la nouvelle vague, Chabrol est sur le côté. Il dépasse complètement son bagage théorique. En fait, ce qui l’intéresse ce sont les gens, leurs travers, c’est l’humanité dans ce qu’elle a de plus tordu. Il aime la vie sous tous ses aspects. Ses personnages boivent, font l’amour, se tuent… Tout n’est pas au même niveau, mais tous ces possibles sont dans l’humanité et intéressent Chabrol. Ils nourrissent son appétit pour la vie et son amour immodéré pour l’humanité. Même les méchants de ses films sont humains avant d’être méchants.
