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En PhysiqueL'Application des peines
Didier Castino - Livre - Les Avrils - 2025Entre ses 18 et ses 40 ans, Édouard Bonnefoy, Marseillais des quartiers Nord, a passé près de quinze ans sous les verrous pour des actes de banditisme. Il en connaît les codes, les odeurs — « il suffit de l’avoir respirée une seconde […] pour que ça te reste au fond des narines » — et les bruits, parmi lesquels les cris des prisonniers se confondent jusqu’à former « une voix collective ». Mais cette fois, Édouard compte bien en finir avec les incarcérations, que celle-ci soit la dernière. Didier Castino construit son roman en un diptyque dont les deux parties – le temps en prison et celui en dehors – finissent par s’entremêler. (...) En traduisant ses échanges avec cet homme qui devient progressivement un ami, malgré d’évidentes différences sociales et divergences politiques, le romancier délivre un texte sensible et puissant sur le vécu d’un détenu, mais aussi sur sa fascination qui se transforme en tendresse pour le personnage d’Édouard. Marie Fouquet - Télérama
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La Maison vide
Laurent Mauvignier - Livre - Éditions de Minuit - 2025« C’est la première fois que Mauvignier traverse ainsi un pan si long de l’Histoire, les deux premières guerres mondiales, donnant ainsi à son roman une résonance simonienne plus importante, bien qu’elle soit déjà présente dans l’ensemble de son œuvre. C’est un des rares auteurs que je lis sans trop me préoccuper du sujet, il s’impose à moi, je sais que je vais le retrouver, je lis surtout une écriture, une phrase qui chemine et raconte aussi beaucoup par les ondulations et les issues vers lesquelles elle s’engage. Avec Mauvignier, c’est chaque fois une nouvelle tentative, il dit d’ailleurs lui-même qu’il ne veut surtout pas se parodier. Je parle de ce dernier roman, mais je pourrais parler de l’ensemble de ses livres tant son écriture m’accompagne et me permet de garder confiance en la littérature. »
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La Rage
Pier Paolo Pasolini, Benoît Casas, Patricia Atzei - Livre - Éditions NOUS - 2020« Ce texte poétique et politique est le scénario que Pasolini a écrit pour accompagner des images d’actualités, des images d’archives, on entend donc ces mots qui résonnent aujourd’hui dans notre monde fracturé par ses replis identitaires. Le texte en prose ou en vers poursuit une forme de violence lyrique, je n’ai pas d’autres mots, et c’est très beau comme toute l’esthétique de Pasolini (cinéma et poésie) : « Tout ce qu’ont eu les pères idéaux – et que mon père de chair n’a pas eu et a tant désiré – moi je veux l’avoir. Je veux m’approprier la culture traditionnelle : je veux posséder ce qui est beau et noble – et qui pendant tant de siècles me fut refusé. »
Au bord
Claudine Galéa - Livre - Éditions Espaces 34 - 2021« Le point de départ d’Au bord est une photographie d’une jeune militaire américaine tenant en laisse un prisonnier nu et à terre dans la prison d’Abou Ghraib en Irak, une photo qui a fait le tour du monde. Galea écrit sur la difficulté de mettre des mots sur les rapports de domination, d’humiliation, elle remonte jusqu’à l’enfance, interroge la sexualité, le désir dans une langue sans détour, crue, une langue qu’elle met à l’épreuve à chaque nouvelle pièce. Je parle de cette pièce pour parler du langage dramatique de Claudine Galea, je pourrais citer toutes les autres pièces de cette dramaturge qui connaît comme personne le théâtre, la scène. Ce sont, en réalité, des spectacles qu’elle écrit. »
Le Journal d'un manœuvre
Thierry Metz - Livre - Folio - 1990« Chaque mot m’essouffle » écrit-il dans un de ses courts textes poétiques. J’aime ce maçon-poète ou poète-maçon, les mots qu’il tente d’adresser aux autres. L’épreuve des autres. Il écrit L’homme qui penche (1997) lors d’un séjour en hôpital psychiatrique où il tente vainement de saisir les visages qui peuplent les lieux, son écriture est chargée du silence des êtres qu’il a perdus et dans Le Journal d’un manœuvre, la poésie se niche entre les mains du maçon qu’il est, elle surgit là où on ne l’attendrait pas, au détour d’un échafaudage, de corps meurtris, de gestes répétitifs. Le poète y est manœuvre et l’écriture un chantier très physique. »
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Les pieds sur terreLittérature et Révolution
Joseph Andras, Kaoutar Harchi - Livre - Divergences - 2024« Le dialogue entre ces deux auteurs.es interroge l’écriture comme vecteur de lutte sans aucune complaisance, en mesurant les limites d’un tel projet. C’est très riche, dense, certains propos remettent en cause la littérature telle qu’elle s’écrit, d’autres essaient d’entrevoir comment elle peut œuvrer à construire une société plus égalitaire. Cette idée selon laquelle le présent est à prendre et à rendre, à restituer, m’ancre dans un travail de chaque instant. Il y a toujours un texte à écrire. Un texte qui attend d’être écrit et puis plus loin ils convoquent Duras pour évoquer la gauche qui, selon elle, serait d’avoir traîné derrière soi une contrée de désespoir. Plus loin encore Joseph Andras plaide pour que nous partions de ce qui est. Je n’ai jamais été séduit par l’utopie. Soyons impurs, oui. Impurs, mais sans cynisme. Salissons nos mains dès qu’il le faut. Le confort de l’esprit est un rêve de bigot. Il faut marcher en terrain vague, se crotter les pieds, accepter de n’être pas toujours d’accord et être avec tous ceux qui éprouvent le besoin charnel, sinon vital de changer les choses. »
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Le Diable dans l'assiette
Laurent Saulnier - Livre - Buchet/Chastel - 2025« Un livre troublant de cette rentrée littéraire dont le personnage n’a été, ni plus ni moins, que le cuisinier d’Hitler. On suit donc Heinrich Uffen, âgé de 108 ans, qui pour son grand malheur vit encore avec ce passé qui le hante. Un personnage qui nous devient attachant et c’est très inconfortable. L’oralité et cette sorte de monologue intérieur nous embarque dans la conscience d’Heinrich Uffen qui affronte sa culpabilité qui interroge aussi la nôtre. »
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Mauvais sang
Leos Carax - Video - France TV - 1986« C’est le premier titre qui me vient à l’esprit quand on me demande de citer un film. Le film d’une génération, la mienne, qui traverse le temps et reste une référence. 1986, une année qui reste pour moi liée à l’assassinat par la police de Malik Oussekine et à Mauvais Sang, deux événements totalement indépendants que j’ai réunis dans mon roman Rue Monsieur le Prince. Un film politique, poétique sur l’amour qui va vite, une histoire de courses, de fuite et de corps mis à l’épreuve. Des mots, des lettres et des objets. Un scénario très écrit et une direction d’acteurs exceptionnelle. Tous les films de Carax sont éclairés par les performances de ses acteurs. La course chorégraphiée de Denis Lavant sur Modern love de Bowie, le saut en parachute sont autant de scènes mythiques qui m’accompagnent jusque dans mon écriture. »
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Sur les quais
Elia Kazan - Video - Sony Pictures - 1954« La prestation de Marlon Brando est exceptionnelle avec en toile de fond la révolte des dockers à New-York dans les années 50. Kazan s’inspire de faits réels. Il suit les errances d’un homme, boxeur déchu, impliqué malgré lui dans un assassinat crapuleux jusqu’à sa rédemption finale grâce en partie à la présence (superbe interprétation de Karl Malden) d’un prêtre - père de substitution - engagé dans une lutte sans merci contre la corruption et les pratiques mafieuses des barons qui tiennent les docks. C’est un film sur l’éveil d’une conscience et sur la découverte de valeurs jusqu’alors inconnues pour Terry Malloy (Brando) telles que la justice, l’altruisme et la dignité. La scène finale, épique, est d’une très grande force. »
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Nous, princesses de Clèves
Régis Sauder - Video - Shellac - 2011« Même si ce n’est peut-être pas la motivation principale du réalisateur, ce documentaire résonne pour moi comme une belle et docte réplique au propos méprisant de Nicolas Sarkozy : "L'autre jour, je m'amusais à regarder le programme du concours d'attaché d'administration. Un sadique ou un imbécile avait mis dans le programme d'interroger les concurrents sur La Princesse de Clèves. Je ne sais pas si cela vous est arrivé de demander à la guichetière ce qu'elle pensait de La Princesse de Clèves. Imaginez un peu le spectacle !". Des propos stigmatisants, insoutenables. Régis Sauder réalise un documentaire qui célèbre l’engagement des enseignants qui refusent de leurrer leurs élèves, qui cherchent avec eux à ouvrir des portes, des espaces d’échanges, de partages, un film qui célèbre aussi la grandeur et la beauté des élèves qui parviennent à déplacer des montagnes et à lire La Princesse de Clèves en s’appropriant en toute légitimité et clairvoyance le roman. »
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Ceux qui rougissent
Julien-Gaspar Oliveri - Video - Arte - 2024« Cette mini-série met en scène un groupe de lycéens qui répètent Le Songe d’une nuit d’été et qui se retrouve perturbé, dans un premier temps, puis embarqué par le comédien qui remplace leur professeur absent et qui transforme leur approche du jeu. Cette série relaie magnifiquement les vertiges de l’adolescence, son énergie et ses réserves, ses craintes et ses désirs, la place à trouver dans un groupe, elle met aussi en scène la transmission entre les élèves et le comédien, le rapport de confiance et l’affirmation de ce que l’on est. Le travail sur les corps est sublime, entre élan et retenue. »
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Marius
Joël Pommerat - 2024« Par cette mise en scène de la pièce de Pagnol, Pommerat interroge une nouvelle fois la création théâtrale en faisant appel à des détenus se joignant à des comédiens professionnels. Le spectacle naît des ateliers menés à la maison centrale d’Arles ce qui ancre le propos dans notre époque, avec une tout autre résonnance quand il s’agit d’évoquer le désir de s’évader, celui de s’affranchir d’un père ou celui d’aimer. La profondeur et l’intériorité de Michel Galera me touche tout particulièrement et répond à la fougue de son père de scène, Jean Ruimi. »
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Territory
The Blaze - Audio - Animal 63 - 2017« Ce groupe d’électro rattache sa musique à des clips vidéo d’une très grande intensité. Ce titre évoque le retour d’un jeune homme à Alger, chez les siens : recommencer à les côtoyer et à vivre avec après une séparation, un temps passé sans eux. Cette œuvre me touche car elle évoque le retour, l’absence, la place que l’on doit prendre, qu’on essaie de prendre et ce sont des thèmes qui reviennent souvent dans mes projets. Et puis j’aime infiniment Alger à laquelle je me sens lié, pour des raisons qui m’échappent, Alger qui devrait tôt ou tard, je pense, s’inviter dans mon travail. »

L'Application des peines
Didier Castino

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