La Mort aux trousses

Alfred Hitchcock - 1959

C’est mon film de chevet, en tout cas le premier film qui m’a fait comprendre la différence entre le spectacle et le style. Jusqu’à ce que je découvre La Mort aux trousses, j'allais au cinéma pour en avoir plein la vue, voir les moyens déployés à l’écran, voir du monde, des effets spéciaux, en un mot : voir du spectacle. Quand j’ai vu La Mort aux trousses la première fois, j’ai été fasciné ; et ce qui me fascinait n’avait rien à voir avec les moyens déployés sur l’écran - il y a moins de monde que dans Les canons de Navarone etmoins de moyens que dans la Guerre des étoiles ! Ce qui me fascinait donc, c’était la mise en scène. Ce jour-là, j’ai percé ce que Truffaut appelait dans son livre Les Films de Ma vie, « le grand secret », ce don naturel pour le cinéma détenu par une minorité de cinéastes, de John Ford à Kurosawa. La Mort aux trousses m’a donné envie de faire du cinéma et Espion(s) est un hommage, aussi au cinéma d’espionnage que j’aime, au cinéma anglais d’Hitchcock comme les Trente-neuf marches. Le film passe dans le cycle qu’Arte consacre en novembre au cinéma d’espionnage. L’idée qu’Espion(s) fasse partie de cette programmation est un immense honneur ! Je connais La Mort aux Trousses par cœur et qui me réconcilie avec la vie. Je le préfère à Vertigo parce que Vertigo est un film mortifère alors que La Mort aux trousses est un film sur la vie. J’aime l’instinct de vie de ce film. C’est le film qui me réconcilie avec tout.