La chute d’Icare

Marc Chagall - 1974 / 1977
C’est un tableau très étrange que j’ai découvert, il y a presque une trentaine d’années, à l’époque où j’ai découvert Kandinsky et Marc Chagall. C’est tout le contraire de ce que j’aurais imaginé être la représentation de ce mythe. Le soleil, son caractère orangé, son passé et son avenir de forge, me faisaient me représenter un tableau dans les ocres, dans les oranges, le feu, les enfers. Et, ici, la chute a lieu dans un ciel blanchâtre, livide, le personnage d’Icare chutant a un corps d’anti-héros, pas du tout ce corps sportif, un corps d’une grande banalité. L’effet de chute tient notamment dans l’effet de poids et de gravité qui est très bien rendu, je le ressens très fort. C’est un tableau important pour moi parce qu’il m’a confronté à une émotion et il est à l’origine de mon intérêt pour la peinture. C’est comme si j’avais chuté d’un endroit où je ne voyais rien.