Ceux qui vont par les étranges terres, les étranges aventures quérant
Voilà un texte très surprenant, sur la malédiction de notre monde qui persécute ceux qui ne peuvent pas rester en place, ceux qui bougent, les réfugiés comme les nomades, car tous ceux qui bougent sont voués à la persécution. Claude Favre l’évoque dans une langue qui a la puissance d’une hache. Des thématiques traversent le livre, celle du nom étrange des « vagabonds inaudibles » ou ces noms à « être enterrés dans les fosses communes », les vrais noms des lieux qui ne sont jamais sur les cartes, la langue (“qui possède une langue ne se perd pas"), Il y a les « imagine » qui sont le revers et tout autant le semblable des « n’imagine », ils ouvrent les imaginaires qui doivent faire figurer, donner place, rendre un visage aux oubliés, aux disparus, imaginer que « le possible est un visage ». Et je voudrais citer tout le livre dans cette langue si belle, si juste (qui rend justice), si puissante.
