C’est l’histoire d’un mec. Coluche 1944 – 1986

Au début des années 1970 - Mark Zuckerberg n’était pas né, l’ORTF n’offrait que trois chaînes en noir et blanc et les téléphones trônaient sur des napperons en crochet -, une génération d’acteurs a fait ses armes au café-théâtre - version délirante du théâtre de boulevard - avant que beaucoup d’entre eux se retrouvent, une décennie plus tard, en haut de l’affiche. Miou-Miou, Patrick Dewaere, Christian Clavier, Michel Blanc, Josiane Balasko... Coluche était de ceux-là. Mais son sens de l’observation et de la provocation ont fait rire des millions de gens en abordant des thèmes sur lesquels peu d’humoristes s’étaient risqués à une époque où la censure frappait fort. Pour mesurer sa popularité, il faut se rappeler les 16% d’intentions de vote que rassembla sa candidature aux élections présidentielles de 1981. Si son entrée en campagne provoqua des éclats de rire, elle sema la panique au sein des états-majors des partis politiques. Sous la pression et les menaces Coluche retira sa candidature avant le premier tour, mais il profita de sa popularité immense pour lancer les Restos du cœur en 1985 aux côtés de l’abbé Pierre. Sa mort, dans un accident de moto en juin 1986, il y a 35 ans, provoqua une émotion immense. Petit état des lieux de l’humour corrosif en douze références sur lesquelles plane (ou pas) son ombre. Choix subjectif, forcément subjectif !

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    Tchao Pantin

    Claude Berri, Coluche, Richard Anconina, Agnès Soral - Video - Pathé - 1983

    Alors au plus haut de sa popularité mais fatigué par la pression médiatique et marqué par la mort de plusieurs de ses proches (Patrick Dewaere, le dessinateur Reiser), Coluche traverse une profonde période de dépression. Ce film - l’histoire de pompiste alcoolique et dépressif décidé à venger la mort d’un jeune trafiquant de drogue avec lequel il s’est lié d'amitié - montre un Coluche transformé, la silhouette lourde, les épaules tombantes, le regard fatigué de celui qui n’attend plus rien. Son interprétation est saisissante et lui vaudra un César en 1984. 

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    Putain de camion

    Renaud - Audio - PARLOPHONE - 1988

    A ses débuts Renaud incarnait l’image du titi parisien à l’accent parigot, un Gavroche tout droit descendu de ménilmuche. Puis il endossa celui du loubard des banlieues ouvrières nichées derrière le périph’, santiag aux pieds et perfecto sur le dos. Dans ce registre, il fit souffler un vent frais avec ses histoires rigolotes - truffées de verlan - de faux costaud qui se prend toujours une raclée à la fin. C’est aussi l’auteur de textes corrosifs comme Hexagone qui pointe du doigt une population franchouillarde et qui sera interdite d'antenne sur France Inter pendant la visite du pape en France ! Très proche de Coluche qui lui écrira Soleil immonde sur l’album Le Retour de Gérard Lamber (1981), et profondément affecté par la disparition de son ami, Renaud publiera l’album Putain de camion deux ans après la disparition de Coluche, album qu’il dédiera aux enfants et à la femme de Coluche.

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    Le Cercle rouge

    Jean-Pierre Melville, Bourvil, Alain Delon, Yves Montand - Video - Studiocanal - 1970

    André Robert Raimbourg, dit Bourvil, a été une des plus grandes vedettes du cinéma pendant une vingtaine d’années jusqu’à sa disparition en 1970. Au départ chanteur de music-hall et d'opérette, c’est au cinéma qu’il va remplir les salles, souvent dans la peau du provincial un peu naïf, notamment aux côtés de Louis de Funès dans le Corniaud (1965), 11 millions d’entrées, ou La Grande vadrouille (1966) 17 millions d’entrées. Mais c’est ses rôles dramatiques qui lui apporteront la reconnaissance de “grand acteur”, dans Les Grandes gueules (1966), La Traversée de Paris (1956), ou Le Cercle rouge (1970) dans lequel il interprète un commissaire de police lancé sur les traces d’Alain Delon. Quand on lui demandait quels étaient ses films préférés, c’était toujours Le Cercle rouge qu’il citait en premier.

  • CHARLIE HEBDO ; les 1000 unes ; 1992/2011

    Collectif - Livre - Les échappés, Charlie Hebdo - 2011

    Fondé en 1970 par François Cavanna et le professeur Choron, Charlie première formule fait une large place aux caricatures politiques, et aux reportages sur les sectes, les religions, l'extrême droite, l'islamisme, la culture. Créé pour remplacer la version hebdomadaire d'Hara-Kiri, édité par la même équipe et interdite à la suite d'un titre sur la mort du général de Gaulle, il est publié régulièrement jusqu'en 1981. Défenseur acharné de la liberté de la presse, le positionnement du journal est clairement antimilitariste et anticlérical, dans une société profondément marquée par Mai 68. De 1979 à 1980, Coluche imagine des romans-photos intitulés « Les Pauvres sont des cons », puis « Journal des cons et des mal-comprenants » : en 1981, Charlie Hebdo sert de journal officiel à sa candidature présidentielle. Après un unique numéro en 1982, la parution cesse jusqu'en 1992, date à laquelle Charlie se transforme en Charlie Hebdo

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    Lenny

    Bob Fosse, Dustin Hoffman - Video - Wild side video - 1974

    Lenny Bruce est considéré comme un des précurseurs du stand up et une des références de Jerry Seinfeld “Lenny Bruce, I loved”. Comique le plus célèbre des États-Unis dans les années soixante (il figure sur la pochette de l'album des Beatles Sgt. Pepper's Lonely Heart Club Band), il est souvent arrêté pour obscénité et placé sous l’étroite surveillance du FBI qui ne rigole pas avec ce que l’institution considère comme les bonnes mœurs. Porte-parole de la liberté de pensée, Lenny Bruce pourfend les idées reçues par son sens de l'autodérision, sa dénonciation de l'hypocrisie puritaine et son utilisation de la langue comme arme de combat. Selon lui, l'obscénité ne réside pas dans les mots crus ou la pornographie, par exemple, mais dans la façon dont la société, les institutions, la bonne moralité masquent leur violence coercitive sous des dehors de fausse vertu. Lenny Bruce meurt d’une overdose en 1966, ses amis disent qu’il est mort d’une overdose de police... Dans le film de Bob Fosse, Dustin Hoffman est bouleversant.

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    Louise-Michel

    Benoît Delépine, Gustave De Kervern, Yolande Moreau, Bouli Lanners - Video - Mk2 - 2009

    Les films de Benoît Delépine et Gustave De Kervern sont noirs comme la réalité sociale, marxistes et dadaïstes. Ils filment à la hauteur de leurs personnages qui, d’une manière plus ou moins foutraque, luttent avec leurs moyens pour se sortir de situations délirantes dans lesquelles les plonge un système capitalisto-administratif de plus en plus absurde. Dans Louise-Michel les ouvrières d’une usine escroquées par leur patron, décident de mettre en commun leurs indemnités de licenciement pour engager un tueur et le faire supprimer. Films après films (neuf au compteur) Benoît Delépine et Gustave De Kervern ont inventé un outre noir délirant, entre Hara-Kiri et les films d’Aki Kaurismäki. 

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    Le Tribunal des flagrants délires

    Pierre Desproges, Claude Villers, Luis Rego - Video - L.m.l.r. (elle aime l'air) - 1980 - 1983

    Au début des années quatre-vingt, il n’existe que deux grands médias : la télévision (trois chaînes) et la radio (cinq stations) et la censure exercée par les pouvoirs en place peut vite s’abattre sur les programmes. Coluche en fera plusieurs fois les frais. C’est donc tout un art que de faire rire aux heures de grande écoute en sortant des sentiers battus. C’est ce que réussirent l’équipe réunie autour de Claude Villers dont Pierre Desproges et Luis Rego. Les réquisitoires du premier et les plaidoiries de la défense du deuxième dans ces parodies de procès avec, dans le box, des accusés comme Coluche, Bernard Lavilliers, Juliette Gréco, mais aussi… Jean-Marie Le Pen. C’est à l’occasion du procès de ce dernier que Pierre Desproges dit : « Je pense effectivement qu'on peut rire de tout, mais pas forcément avec tout le monde ». 

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    Desproges par Desproges

    Perrine Desproges, Cécile Thomas - Livre - Editions du courroux - 2017

    Toute sa carrière dans la presse, à la radio, à la télévision ou sur scène (on ne l’a pas vu au cinéma) Pierre Desproges a mélangé au mieux les registres de l’absurde et de l’humour noir. Un style provocateur, anticonformiste, mais qui parfois pouvait être bienveillant et surtout très littéraire. Moins frontalement politique que son complice Guy Bedos, le nazisme, l'antisémitisme et les autres formes de racisme ou de fascisme sont des thèmes récurrents, comme le cancer (qui finira par l’emporter en 1988) ou la mort. “S'il n'y avait pas la Science, combien d'entre nous pourraient profiter de leur cancer pendant plus de cinq ans ?” 

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    Tout simplement noir

    Jean-Pascal Zadi, John Wax - Video - Gaumont - 2020

    Beaucoup d’humoristes se sont fait les dents sur scène avant de passer au cinéma, le stand up étant devenu, depuis l’arrivée de la génération Jamel, une rampe de lancement vers une carrière grand public. Jean-Pascal Zadi est, lui, directement passé au cinéma - après un rapide passage dans la musique - en réalisant trois premiers longs métrages autoproduits (Cramé en 2008, African Gangster en 2010 et Sans pudeur ni morale en 2011), puis de casser la baraque en 2020 avec Tout simplement noir (César du meilleur espoir masculin), l’histoire d’un acteur noir qui veut organiser une marche communautaire et dans lequel on retrouve Éric Judor, Claudia Tagbo, Fabrice Eboué, Ramzy Bedia, Amelle Chahbi, Omar Sy… tous passés par les planches. Une bonne école de formation donc. 

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    Les Bronzés

    Patrice Leconte, Le Splendid - Video - Studiocanal - 1978

    Parfait exemple des productions qu’on pouvait voir dans les café-théâtre dans les années 70, la pièce Amour, Coquillages et Crustacés que joua sur scène la troupe du Splendid et qui fut portée à l’écran par Patrice Leconte, transforma les personnages interprétés par Christian Clavier, Michel Blanc, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Josiane Balasko et Marie-Anne Chazel en prototypes de la beauferie de l’époque, tels que les Cabu, Wolinsky, Renaud ou Coluche aimaient les prendre pour cible. Dans un registre moins cruel et plus délirant, Le Père Noël est une ordure (1982) propulsa les membres de la troupe du Splendid au firmament.

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    Charles Nemes
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    Il faut que je vous parle

    Blanche Gardin - Livre - J'ai lu - 2017

    C’est l’histoire d’une femme qui, sous des dehors de jeune fille de bonne famille qui fréquente les rallyes, raconte des horreurs. Blanche Gardin, qu’on a découverte dans le Jamel Comedy Club, se différenciait de ses complices en cela qu’elle ne pratiquait pas un humour communautaire, mais un humour à la Desproges dans lequel tout le monde pouvait (et peut toujours) retrouver un petit morceau de ses propres névroses. Depuis, seule en scène, elle effeuille gentiment les pétales de la psyché humaine : dépression, suicide, sexe triste, pulsion de mort… Dans son livre Mars (1977) l’écrivain Suisse Fritz Zorn disait : « Je suis jeune et riche et cultivé ; et je suis malheureux, névrosé et seul... ». Une chose est sûre, Blanche Gardin est seule en scène et ça nous fait bien rire..

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    Le Stand-Up français

    Shirley Souagnon - Video - Barbès Comedy Off - 2016

    Popularisé en France par le Jamel Comedy Club, le stand-up a décollé en France au milieu des années 2000. Certains prétendants se sont depuis fait une place sous les projecteurs du cinéma comme Thomas N'Gijol, Fabrice Éboué, Frédéric Chau, Patson, Amelle Chahbi, ou encore Blanche Gardin. Depuis, le flambeau a été repris, des scènes se montent, des sociétés s’organisent, se structurent et les vannes continuent de pleuvoir


Tchao Pantin
Claude Berri, Coluche, Richard Anconina, Agnès Soral

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Renaud

Le Cercle rouge
Jean-Pierre Melville, Bourvil, Alain Delon, Yves Montand

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Collectif

Lenny
Bob Fosse, Dustin Hoffman

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Benoît Delépine, Gustave De Kervern, Yolande Moreau, Bouli Lanners

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Pierre Desproges, Claude Villers, Luis Rego

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Perrine Desproges, Cécile Thomas

Tout simplement noir
Jean-Pascal Zadi, John Wax

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Il faut que je vous parle
Blanche Gardin

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