Anna
Pour moi, aujourd’hui, la série est peut-être le seul mode de narration originale, de création de l’imaginaire inventé par le XXIe siècle. Même si le format existait avant, c’est réellement à partir du XXIe siècle que la série devient un art majeur. Anna, cette série italienne post-apocalyptique, est un magnifique objet plastique, avec des acteurs formidables, que des enfants, et pour cause, puisqu’un virus tue les humains dès qu’ils atteignent la puberté. Anna montre deux choses. La première, c’est que l’enfance est tout sauf innocente, parce qu’un monde livré aux enfants ne sera pas un monde candide, mais un monde largement aussi féroce que celui des adultes. La deuxième, c’est que l’enfant n’a pas de limite s’il est livré à lui-même, pas plus dans l’amour que dans la cruauté. C’est un propos assez similaire à ce roman qui m’avait marqué Sa Majesté des mouches de William Golding paru en 1954.
