Ajoie
Pour moi, la poésie est une respiration, quelque chose qui, de manière très brève mais très intense, me permet de m’extraire du monde pour mieux le retrouver. J’essaie d’en lire tous les jours. C’est quelque chose d’assez semblable à la prière. J’en écris aussi à l’occasion. Parmi les poètes qui m’accompagnent le plus souvent, il y a Jean-Claude Pirotte, mort en 2014, et qui a eu un destin vagabond, presque comme un héros de roman noir. Alors qu’il était avocat en Belgique, en 1975 il a été accusé d’avoir favorisé l’évasion d’un de ses clients. Il s’est enfui en France vivant en cavale jusqu’en 1981. C’est un poète de l’errance, des petites villes, des paysages. C’est un Li Po (poète Chinois du VIIIe siècle) de langue française. Sa lecture est aisée, il n’est pas dans une forme d’expérimentation intimidante.
